Sainte Marie-Thérèse de Soubiran
Comme Jeanne-Antide Thouret, Raphaële-Marie Porras, Jeanne Jugan et plusieurs autres, elle fut indignement traitée par la congrégation qu'elle avait fondée. Elle était née en 1834 à Castelnaudary. A vingt ans, elle désirait se faire carmélite, mais son directeur qui avait en tête d'établir un béguinage à Castelnaudary, l'envoya s'initier à ce genre de vie en Belgique (1854). A son retour, elle fonda dans sa ville natale la congrégation Sainte-Marie du béguinage qui, dès 1863, devint celle de Marie-Auxiliatrice, vouée à l'éducation des enfants pauvres et au soin des malades. L'institut allait recevoir l'approbation papale (1869), quand y entra (1868) la prétendue veuve Riché, qui fit profession sous le nom de sœur Marie-François de Borgia et devint rapidement assistante générale. Elle s'employa aussitôt à déconsidérer la fondatrice, parvint à prendre sa place et la chassa de la congrégation. La pauvre mère Marie-Thérèse ne sut d'abord que devenir. Elle finit par être acceptée dans la maison parisienne de Notre-Dame-de-la-Charité (1874). Elle y fit profession (1877) et y vécut quinze ans, effacée, sans cesse en prière et plutôt méprisée. Elle mourut de phtisie le 7 juin 1889, ne laissant apparemment personne inconsolable. Quant à la soi-disant veuve Riché, elle gouverna la congrégation pendant une vingtaine d'années, alors que son mari en bonne santé courait partout pour retrouver sa femme et la ramener au domicile conjugal. L'imposture ne prit fin qu'en 1890. La mère Marie-François fut alors éjectée de l'Institut et l'on perdit sa trace.