urUr en Chaldée… C’est là, nous dit le livre de la Genèse que Dieu mit Abraham, le "Père des croyants", sur la route de la foi : « Vas dans le pays que je t’indiquerai ».

Maintenant en Irak, la ville a été visitée par le pape François qui est allé à la rencontre des chrétiens qui y ont connu une persécution d’une violence inouïe lors de l’établissement de l’Etat islamique. Aujourd’hui, ils reconstruisent et se reconstruisent petit à petit, péniblement, mais avec une ardeur et un courage qui pourrait nous servir d’exemple, à nous chrétiens occidentaux qui ne sommes pas pour eux des modèles, comme en témoigne ce reportage publié sur Europe 1 :

« Douhai est convaincu d'avoir fait le bon choix en revenant dans son village d'origine. Ainsi, il peut rester aux sources de sa religion et ne pas abandonner le berceau du christianisme. "Je ne crois pas en la façon dont les Européens vivent leur foi. Nous sommes le cœur de la foi. Nous sommes plus conservateurs et mieux connectés à notre religion et à notre église. En Europe, les églises catholiques sont vides le dimanche, pas chez nous", témoigne-t-il. 

 

Beaucoup sont revenus à Qaraqosh, ville 99 % chrétienne. Chaque jour, matin et soir, les paroissiens de Saint-Joseph se réunissent au sous-sol de l'église pour leurs messes intégralement chantées en langue syriaque et en Araméen, la langue du Christ. Ils ne font pas ça pour se cacher, mais simplement car le bâtiment est en construction.

Les fidèles n'ont plus peur, mais le père Amar admet que la haine imprégnée par Daesh persiste chez certains. "Parfois, vous croisez des gens qui pensent comme au temps de l’Etat islamique. Leur idéologie n’est pas morte", regrette l'ecclésiastique.

Dans des villes comme Mossoul, symbole des atrocités commises par Daesh, on ne compte qu'une centaine de familles chrétiennes. Pourtant, nombreux sont ceux qui souhaitent le retour des chrétiens et ce, même dans le quartier où Abou Bakr Al-Baghdadi, le dirigeant de l'EI, avait proclamé son Califat.

Ce commerçant les attend avec impatience car ils sont la clé de l'activité de la ville. "Mossoul ne renaîtra complètement qu’avec les chrétiens", explique-t-il. "Sans eux, cette ville n’est rien. Ils y seront en sécurité parce que ce sont des gens honnêtes, en qui on peut avoir confiance. Je leur dis, revenez, on se relèvera ensemble !" Le maire de la ville lance le même appel. Mossoul n’est pas un endroit réservé à l’Islam, assure-t-il. 

Dans ce contexte, la venue du pape François est très attendue. Spirituellement d'abord, les chrétiens espèrent que le souverain pontife va les conforter dans leur foi et leur choix de revenir sur place. »