« Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie. »

 

C'est l'une des affirmations les plus marquantes et les plus incontournables de notre Credo. Pourquoi s'en étonner ? La foi chrétienne est centrée sur le mystère de l'Incarnation.
Comme toujours, ce qui est le plus grand, le plus beau et le plus pur est ce que le démon cherche à avilir à travers la vulgarité des hommes, ce qui ne les grandit pas !
On se scandalise ici que la loi de la nature, telle que nous la connaissons, ne s'applique pas dans le cas de la naissance du Sauveur. Ce que nous expérimentons et ce que nous dominons s'exerce-t-il aussi dans l'œuvre de la Création ? dans les miracles qui jalonnent l'histoire d'Israël, le Nouveau Testament et dans chacune de nos vies où nous demandons si souvent à Dieu de nous permettre d'échapper à la loi générale ? dans le mystère de l'Eucharistie ? celui de la Résurrection ? dans ce qui nous fait vivre, à savoir le mystère du Salut ?
Cet article du Credo rend possible notre foi en la divinité de Jésus : il n'est pas un homme comme les autres que Dieu aurait choisi pour en faire son messager : il est vraiment Dieu qui a choisi d'être homme : il fallait qu'il s'inscrive à la fois dans une généalogie humaine et qu'il n'en soit pas totalement dépendant.
Spirituellement est aussi exprimée la fécondité de la consécration virginale : Marie avait choisi d'être toute à Dieu. Toute, c'est-à-dire pas seulement le dimanche matin, pas seulement quand elle faisait ses prières, pas seulement dans ce qu'elle avait de plus spirituel en elle : toute ! Parce que le Salut s'étend à tout ce que nous sommes : quand on pense que Dieu vient habiter, racheter même notre péché !
Ainsi, se donner tout entier à Dieu, c'est collaborer librement, efficacement au travail de Rédemption qu'il vient faire en nous. Non que le mariage soit une mauvaise chose, bien au contraire ! mais, au cœur du monde il est nécessaire que des hommes et des femmes continuent de dire par leur consécration, que tous sont faits pour Dieu et que rien de ce qui est humain n'échappe à son œuvre de salut ; et non seulement ils le disent mais, par leur adhésion libre, ils font advenir le Salut. Et cette consécration (qui est encore insupportable à la pauvre génération qui est la nôtre dans le cas des prêtres et des religieux) est dotée d'une fécondité telle que le « oui » permanent et total de Marie conjugué à la volonté divine nous a ouvert la porte du Salut que nos premiers pères avaient fermée. Merci Marie !