Le filetLe filet s'est rompu, nous avons échappé 

« Le filet s'est rompu, nous avons échappé : notre âme s'est échappée comme l'oiseau du filet des oiseleurs », chante le psaume 124. La liberté de l’oiseau, sa capacité à atteindre les cimes, voilà l’image qui, au lendemain de la Pentecôte, exprime au mieux l’achèvement de la mission de Jésus. Désormais, le nouveau peuple de Dieu, né du côté ouvert du Christ sur la croix, comme l’humanité primitive issue du côté du premier Adam ne se sent plus liée aux règles strictes de la Loi de Moïse. L’ère de la grâce inaugure le régime de la liberté des enfants de Dieu, qui ne ressemble pas à une libéralisation qui s’affranchirait de tout mais qui consacre dans un rapport de confiance et d’amour entre l’homme et Dieu, la maturité à laquelle l’humanité est parvenue.

Dieu aurait-il eu tort de nous faire confiance si tôt ? Non, car nos tiédeurs, nos trahisons même, trouvent désormais dans le cœur miséricordieux et aimant du Seigneur la possibilité pour nous de repartir et, plus forts encore, de l’aimer et de vouloir l’aimer d’avantage. Les sacrements de l’Eucharistie et du Pardon rythment cette construction intérieure dont Dieu est l’artisan essentiel, ce que célèbrent les solennités qui retardent l’arrivée des dimanches si improprement appelés « ordinaires ». Nos jours le seront sans aucun doute si, revenant en arrière, nous retournions à la prétention de faire par nous-mêmes notre salut et ne laissions pas la main à l’Esprit Saint qui fait en nous toutes choses nouvelles » (Isaïe XLIII 19).