PretreAccueillir un nouveau prêtre

Le dimanche 4 septembre, les paroisses de Lorgues-Le Thoronet- St-Antonin-du-Var accueilleront l’abbé Didier Bouvet comme nouveau vicaire au service de cette communauté. L’abbé Eloi Legrand, pour sa part, rejoindra la paroisse de Garéoult. Le jeu des nominations annuelles fait se succéder à un rythme trop rapide pour nous les noms et les têtes. Mais nous sommes bien disposés cette fois à le garder et l’assurance nous a été donnée que l’abbé Bouvet s’installe pour plusieurs années à Lorgues !

Les premières impressions sont souvent déterminantes pour la mission qui doit suivre. Il ne s’agit évidemment pas de juger sur la mine mais d’accueillir et d’être accueilli comme prêtre, c’est-à-dire avec les sentiments que Jésus lui-même nous indique : «Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète » (Mt X 40-41).

Les fruits du service sacerdotal, le bienfait qu’on peut en attendre et la sérénité de la communauté paroissiale découlent en partie de ce moment où la communauté accueille ou non son pasteur.

Comme tout être humain, le prêtre n’est pas exempt de faiblesses ni de péchés : encore une fois, il ne s’agit pas de l’homme en lui-même mais d’accueillir en lui Celui qui l’envoie et qui justifie le titre de « Père » (ou « abbé » si l’on préfère la racine araméenne) qu’on lui attribue.

Le nouvel évêque de Lourdes soulignait cette semaine la fragilité des prêtres : « Très impliqué, avant d’être nommé évêque, dans la formation des prêtres et leur accompagnement spirituel, je confirme que, depuis plusieurs années, peut-être des décennies, ils sont en souffrance de manière chronique. Les évêques de France ont enclenché des enquêtes sur la santé des prêtres parce qu’ils constatent qu’ils sont en crise, et que de jeunes prêtres quittent le ministère. La crise des abus puis la remise du rapport de la Ciase ont alourdi le fardeau. Cela se traduit, dès la rentrée prochaine, par un nombre d’entrées dans les séminaires qui marque le pas. Et ce n’était déjà pas très florissant!

Nous devons tous pas seulement le responsable du service des vocations et ses collaborateurs mais tous dans l’Église: prêtres, religieux, parents, animateurs de catéchèse… travailler à développer une culture vocationnelle dans l’Église (…) et pour ce qui est des prêtres, il faut entourer leur vocation particulière d’un climat bienveillant, sans mettre trop de pression sur leurs épaules. Y compris en famille dans la manière de parler du curé de la paroisse, de l’Église, de l’évêque, du pape… Il faut ainsi une culture vocationnelle bienveillante à l’égard de cette vocation particulière dont l’Église ne peut se passer, avec un énorme travail de formation de base à faire chez les catholiques, à la fois sur le célibat et la nécessité même de ce ministère. (…)  Il faut, enfin, que tout le monde prenne soin des prêtres. À commencer peut-être par les évêques! Nous devons tous prendre soin de ce corps particulier dont l’Église ne peut pas se passer et qui ne va pas très bien. Une de nos difficultés, en France, c’est que l’on est toujours dans une forme de dualité où, si l’on prend soin des prêtres, c’est interprété comme le souhait de ne pas donner de responsabilités aux laïcs, et si l’on parle de laïcs collaborateurs, cela signifie qu’on ne croit plus au sacerdoce et qu’on ne s’intéresse pas aux prêtres. Cela m’agace souverainement parce que, depuis que je suis prêtre, je passe mon temps à dire que tout le monde grandit en même temps, pour le bien de tous et l’annonce de l’Évangile. »